Perdue au milieu de l’océan Indien, à 500km de Maurice, Rodrigues est une petite île, grande comme deux fois « Belle Île en mer ». Elle a deux particularités : la première, pour l’anecdote, est que le pape Jean Paul II est venu rendre visite à ses habitants, et l’autre est que son lagon est plus grand que l’île elle-même. Et c’est, vous vous doutez bien, que c’est bien pour cette particularité que je m’y suis intéressé ainsi que d’autres kiteurs avant moi.
C’est en feuilletant le catalogue en ligne de « Spot d’évasion » que j’ai vu qu’il proposait des séjours sur l’île. C’était décidé, on allait à Rodrigues. Le trajet vers l’île Maurice prend un certain temps puis de Maurice vous prenez un petit avion pour trois heures de trajet vers Rodrigues.
L’arrivée sur l’île, en avion, est magnifique : cette île perdue, seule et ce lagon immense aux dégradés de bleu, vous emmène dans une autre dimension. Une fois posé à « pleine Corail », l’aéroport, nous rejoignons Baptiste qui nous attend pour nous conduire à notre gîte « La Belle Rodriguaise ». Les valises posées à l’arrière du pick up, nous commençons à nous imprégner de l’île et de ses habitants. L’île n’est pas grande mais est assez accidentée avec de belles côtes qui nous font renoncer aux balades à vélo et ce sera à pied que nous nous déplacerons.
Le gîte, La Belle Rodriguaise, est tenue par Françoise, la femme de baptiste qui œuvre dans le monde entier pour que son île, sa cuisine et son auberge soit connus. Le gîte se trouve face au lagon, la vue est magnifique et c’est le meilleur endroit de l’île pour partir kiter sans prendre une voiture.
Malgré le passage d’un cyclone au large de l’île, nous nous sommes promenés aux trois coins de l’île. (Il nous reste un coin mais ce sera pour une prochaine fois.) A pied, le long du rivage entre Gravier et Cotton Bay, la promenade est superbe, les plages qui se succèdent entre les éperons rocheux, sont plus belles les une que les autres. L’endroit est paisible et nous n’avons rencontré personne à part quelques rodriquais déjeunant à l’ombre des filaos. Nous avons aussi fait une autre ballade à pied, sous les restants du cyclone, à partir de Gravier jusqu’à « la Fourche », puis retour en bus vers le gîte.
Nous avons bien sûr visiter la capitale, Port Mathurin, la commerçante et seule ville de l’île que nous avons parcouru plusieurs fois. Port Mathurin est aussi le seul port où toutes les denrées et marchandises arrivent. C’est aussi le moyen pour rejoindre Maurice par la mer si on n’est pas trop pressé. Pour la visite, il ne faut pas rater les échoppes typiques ou l’on peut trouver de tout. Cela me rappelle les épiceries de campagne de mon enfance ou l’on se retrouvait au milieu des poissons séchés, des lessives, du fromage, du jambon, des outils de jardin, des tongs de plage et j’en oublie.
Nous avons pris une journée pour visiter « l’île coco ». Cette petite île protégée est une réserve naturelle que l’on peut visiter accompagné d’un guide. Les oiseaux, Paille en queue, Noddis sont les rois et nous font comprendre qu’ils sont chez eux. Nous passons à quelques mètres d’eux alors qu’ils nichent. Les paille en queue ont la particularité de pondre leurs œufs directement sur les branches sans faire de nid. La plage est paradisiaque et sous la chaleur, la baignade est obligatoire.
Côté faune, lors de nos ballades à Rodrigues, nous avons pu observer, en pleine journée, des roussettes (chauve souris énormes) virevoltant dans le ciel. Nous nous sommes rendu également dans le parc à tortues géantes. Dans son histoire, Rodrigues était recouvert de tortues géantes qui faisaient le bonheur des marins car elles servaient de nourriture froide pour les longues traversées. Les tortues ont été disséminées jusqu’à leur disparition complète. La réserve a réintroduit des espèces venant des Seychelles très proche de l’espèce autochtone et quelques autres spécimens géants.
Sur Rodrigues vous ne trouverez pas beaucoup de grands hôtels mais de multiples gîtes sympathiques. La nourriture est typique de l’océan Indien, à base de riz, de poissons et de pois (lentilles, pois chiches, haricots). Les fruits ou gâteaux viennent compléter les repas.
Si vous aimez la nature, le calme, le kite et la plage, c’est une destination que je vous conseille vivement, vous ne serez pas déçus. Si nous avions réussi à nous entendre avec Baptiste, nous aurions pu rester quelques années et développer les activités nautiques sur Gravier mais ça c’est une autre histoire.
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